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Utilisation de munitions à l'Uranium Appauvri :

Uranium Appauvri: UN DOCUMENT DE L'OTAN, daté du 25 août 1992

Otan1

 

Il s'agit, ci-dessus, de l'extrait de la première page du document AASTP-1 dont voici quelques extraits:

PAGE -II-8-2- Paragraphe 2.8.1.3: Caractéristiques de combustion:

L'UA (Uranium Appauvri) brûle rapidement, aux températures intermédiaires, par exemple entre 300 et 600°C, il forme un oxyde noir, l'UO2 et aux températures élevées, c'est-à-dire au-dessus de 700°C, il brûle avec éclat pour donner un U308 brun foncé-noir. La combustion de gouttelettes d'uranium en fusion s'accompagne d'un jaillissement d'étincelles et de projections permettant à une plus grande partie de la masse de métal de se transformer en une fine vapeur ou en une fine poussière d'oxyde, qui, en cas d'inhalation, risqueront davantage de pénétrer et de se fixer dans les poumons.

PAGE -II - 8 - 3 - Paragraphe 2.8.1.4: Caractéristiques de rayonnement :

Le rayonnement émis par l'UA comprend des particules alpha, bêta et des rayons gamma et X.

PAGE -II-8-7- Paragraphe 2.8.3.1: Incendie ou explosion accidentels :

L'U A ne peut avoir des effets nuisibles pour la santé, dus au rayonnement alpha à parcours réduit ou à la toxicité chimique, que s'il pénètre dans l'organisme par inhalation ou par ingestion. Il est possible que l'oxyde d'UA pulvérulent et les cendres d'autres matériaux soient remués par des agents naturels ou humains, comme le vent ou la circulation. La nouvelle contamination qui en résulterait pourrait constituer un risque à retardement d'exposition par inhalation. La fumée d'oxyde d'UA peut renfermer des particules extrêmement petites pouvant pénétrer dans les poumons et s'y fixer. L'effet à long terme se traduit par une faible probabilité, non négligeable, de cancer latent du poumon. Si une forme d'uranium soluble était inhalée, elle serait véhiculée par les liquides organiques, pour passer des poumons aux autres organes du corps.

PAGE - II - 8 - 8 - Paragraphe 2.8.3.4 : Plantes et bétail en pâture :

Un dépôt important de poussière d'uranium, de l'ordre de quelques g/m2, peut avoir un effet toxique sur les plantes et sur le bétail en pâture. Le dépôt d'UA pourrait alors finir par être ingéré par l'homme, si la contamination se met dans la chaîne alimentaire .... l'on pourrait facilement empêcher de vendre et de consommer les produits contaminés.

PAGE -II - 8- 11 - Paragraphe 2.8.5.3 : UA et autres munitions

Le taux de conversion de l'UA métallique en oxyde, sous la forme de particules d'un format potentiellement respirable (c'est-à-dire très petites), est bien plus important ( de 10 à 1 000 fois) en cas d'explosion qu'en cas d'incendie. En outre, des éclats d'UA en feu peuvent être projetés à des distances considérables, créant des sources secondaires de fumée d'UA et de contamination de la surface.

COMMENTAIRES:

1) Ce document porte une date qui correspond au début du déploiement des forces de maintien de la paix en ex Yougoslavie. Malgré cette connaissance parfaite des risques, l'OTAN (principalement les Américains) a employé ce type de munitions en 1994-1995 en Bosnie, surtout aux environs de Sarajevo, puis en 1999, au Kosovo.

Il est possible, (possible... au moins jusqu'à une date récente), de retrouver sur le site internet de l'OTAN, la localisation et les dates des frappes aériennes avec des munitions à l'UA:

Pour le Kosovo: "http://www.nato.int/du/docu/d010124a.htm" et

"http://www.nato.int/du/docu/d010124b.htm" pour la Bosnie.

2) Ce document a été distribué aux spécialistes NBCR (Nucléaire Bactériologique Chimique Radiologique) déployés sur le terrain en accompagnement des troupes de la FORPRONU. Ils étaient chargés d'informer les militaires sur les risques potentiels qu'ils pouvaient trouver sur le terrain des opérations: champs de mines, armements des diverses forces en présence, etc. etc. Le risque concernant l'UA était donc parfaitement connu dès 1992. Après les frappes en Bosnie, des militaires ont participé à des opérations de récupération de munitions non explosées, ils ont fait du "nettoyage de terrain" (opération Salamandre notamment) mais sans être informés et protégés des risques dus à l'UA. Certains en sont morts.

3) Tout ce qui est décrit dans ce document s'applique essentiellement aux précautions à prendre lors des stockages et des manipulations des munitions à l'UA, ainsi que ce qu'il faut faire en cas d'accident. Il est bien évident que lors de l'usage de ces munitions pendant les opérations militaires, les risques sont au moins aussi importants. En revanche, ils sont déclenchés par les militaires eux-mêmes ( qui agissent sur ordre de leurs supérieurs, bien entendu.) .


fleche

OBUS-FLECHE : Poids: 8kg, Longueur: 90cm, Portée: 3 à 8 km (selon les calibres) Vitesse initiale: 1 700 m/s

Obus-flèche: comment ça marche ? 

Version moderne  du carreau d'arbalète, cette arme est formée d'une amorce (1) allumant un combustible à poudre (2) . A l'autre extrémité, un sabot (3) maintient le pénétrateur (4) usiné dans un métal très dense comme l'uranium ou le tungstène deux fois plus dense que l'acier. Après le lancement de l'obus, le sabot s'ouvre en libérant le pénétrateur à une vitesse supersonique de 1 700 mètres par seconde environ. A cette vitesse, l'impact est celui d'un caillou dans l'eau, le blindage jouant le rôle de l'au et la flèche, celui du caillou. Le blindage est percé mais l'arme possède d'autres effets.

Effet balistique:

Lors de son passage au travers du blindage, le pénétrateur se désagrège en petits fragments, véritables pluies d'éclats ravageant l'habitacle. Dans un char, par exemple, les systèmes de communication et de guidage, ainsi que léquipage vont être détruits par ces éclats. Le tank est paralysé.

Pression et température :

L'entrée brutale dans l'habitacle entraîne une surpression terrible capable de faire sauter une tourelle de char comme un bouchon de champagne. De plus, la vitesse et le contact entre les deux métaux dégagent une énorme chaleur de rayonnement dont l'effet destructeur s'ajoute aux précédents. Enfin, l'uranium est un matériau pyrophorique, c'est-à-dire qu'il prend feu dans l'air. En fait, comme le sodium ou le magnésium, l'uranium s'oxyde si vite qu'il prend feu. L'inflammation est même instantannée pour une poudre. Résultat: la flèche ne brûle pas dans l'air lorsqu'elle vole vers sa cible, mais ses fragments se consument à l'intérieur de la cible. Forte chaleur et flammèches achèvent la destruction totale du char.

Au regard des Conventions de Genève, l'arme devrait être interdite, mais son cas s'aggrave avec la contamination radioactive, et surtout toxique, qu'elle laisse. La poudre d'uranium se répand autour de la cible où une inhalation ou une ingestion, même longtemps après l'impact, est dangereuse : civils ou militaires continuent donc d'être exposés, comme en attestent les centaines d'enfants mal formés naissant actuellement en Irak.

Signé : DAVID LAROUSSERIE. ( Article paru dans SCIENCES et AVENIR de DECEMBRE 2000)


Et la panoplie actuelle :

Munitions UA


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